Les histoires des patients et des patientes:​​​​​​​ Kevin Ryan, Pakenham (Ontario)

Bonjour! Je viens de Pakenham, à l’extérieur d’Ottawa. Il y a bientôt un an que j’ai été admis à­­ l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO).

Je commence tout juste à me remettre financièrement de la COVID et d’un infarctus, et j’ai l’intention de donner autant que possible à l’ICUO sous la forme de dons directs et en participant à des loteries comme celle de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC.

– Kevin Ryan, Pakenham (Ontario)

 

Lundi 11 avril 2022

J’ai passé la majeure partie de la journée à débroussailler le rivage devant chez moi et à profiter du beau temps.

Je me préparais aussi pour un important match de curling qui se jouerait ce soir-là.

Je suis parti au club de curling avec mes deux voisins, qui font partie d’une autre équipe dans la même ligue, et nous avons tous commencé à jouer vers 19 h.

J’ai remarqué que je transpirais beaucoup plus que d’habitude et que je respirais avec difficulté après avoir balayé quelques pierres dans la première manche. Je me souviens aussi que notre équipe a marqué trois points dans la deuxième manche et que j’ai inscrit ce score. J’ai tout oublié la suite jusqu’à ce que je me réveille dans l’ambulance qui quittait le club environ 45 minutes plus tard.

À la troisième manche, j’ai balayé quatre pierres, j’en ai lancé deux et j’ai guidé le capitaine au lancé de sa première pierre (comme on me l’a raconté plus tard), mais je ne me souviens de rien après avoir inscrit le score de la deuxième manche.

Ma voisine (avec qui j’ai voyagé ce soir-là), qui est une amie très proche et infirmière à la retraite, jouait à côté de nous. Elle a lancé sa pierre, a vu que j’étais en détresse et s’est immédiatement approchée de moi pour commencer la réanimation cardiorespiratoire. Elle a également demandé qu’on apporte le défibrillateur du club.

L’un des membres de notre club, aussi patrouilleur à ski, a récupéré le défibrillateur et l’a appliqué deux fois sur ma poitrine, ce qui m’a fait me redresser d’un coup (et ce dont je n’ai toujours pas le moindre souvenir).

J’ai été transporté d’urgence à l’Hôpital Memorial d’Arnprior, où l’on a confirmé que j’avais subi un arrêt cardiaque.

J’ai passé la nuit au service des urgences, puis j’ai été transporté le matin du 12 avril à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa (ICUO), où je suis resté 12 jours.

À mon arrivée à l’ICUO, j’ai été accueilli par le groupe de professionnels le plus sincère qu’il m’ait été donné de rencontrer.

J’ai été accueilli par l’équipe de traumatologie, qui m’a expliqué les tests et les traitements potentiels, ainsi que par la coordonnatrice en chef des soins infirmiers, qui m’a expliqué le rôle du personnel infirmier pendant mon séjour.

Une équipe de cardiologues est ensuite venue me chercher pour me faire passer une angiographie et m’a expliqué tout le processus.

Plus tard dans la journée, la même équipe est revenue pour m’expliquer les résultats du test et le plan de traitement recommandé. En fin d’après-midi, le Dr Marc Ruel m’a rassuré en m’expliquant que le pontage prévu était très courant et le taux de réussite, très élevé.

J’étais épuisé mentalement à ce moment-là, mais le Dr Ruel est resté avec moi. Il m’a expliqué que ce type d’incident (arrêt cardiaque) était courant, mais que le taux de survie était très faible (1 sur 10). Je lui ai raconté que je n’avais aucun symptôme et que je jouais au curling quand c’est arrivé. Il m’a dit que le fait d’être assez jeune, d’être en bonne condition physique et d’avoir été au bon endroit au bon moment m’avait sauvé.

Le personnel de l’ICUO a été merveilleux dès le premier jour. J’ai rencontré chaque jour des infirmières et d’autres professionnels qui m’ont encouragé à rester positif et à suivre leurs directives. Je n’avais jamais été hospitalisé de ma vie et je ne savais pas à quoi m’attendre. Je me suis toutefois vite habitué à la routine.

Mon opération était prévue le vendredi 15 avril, mais elle a été reportée au mardi 19 avril en raison du manque de lits aux soins intensifs.

Les premiers jours, j’ai reçu beaucoup de visites et d’appels, mais ensuite ma femme m’a appelé pour me dire qu’elle avait contracté la COVID-19. Le lendemain matin, l’hôpital était fermé aux visiteurs en raison d’une épidémie à l’un des étages.

Mon opération s’est déroulée dans l’après-midi du 19 avril, et je me suis réveillé aux soins intensifs le lendemain vers midi.

J’étais sorti du lit et je marchais à 13 h, et j’ai passé les 18 heures suivantes aux soins intensifs.

Ma femme ayant reçu un diagnostic de COVID-19, j’ai moi-même fait l’objet d’une alerte, ce qui a obligé les infirmières de l’unité à se couvrir entièrement chaque fois qu’elles venaient me voir et qui, j’en suis sûr, les a beaucoup dérangées. Malgré tout cela, je n’ai jamais entendu la moindre plainte ou critique de la part de qui que ce soit; en fait, personne n’aurait pu être plus gentil et serviable.

On m’a transféré dans une chambre à l’étage le 21 avril et, une fois encore, tout le personnel a été exceptionnel pendant mon séjour.

On m’a encouragé à marcher et à devenir le plus indépendant possible, ce que j’ai fait avec plaisir.

Mon principal objectif était de rentrer à la maison pour voir ma femme, ma fille, mon fils, mes petits-fils et mes frères. J’ai reçu mon congé de l’hôpital le dimanche 24 avril au matin, mais, en raison de l’isolement de ma femme à cause de la COVID-19, j’ai dû rester chez mon frère et ma belle-sœur pendant trois jours.

J’ai beaucoup de chance que mes amis du club de curling, les médecins et le personnel infirmier de l’hôpital d’Arnprior et tous ceux qui m’ont aidé à me rendre à l’ICUO aient été là pour moi.

Tout le monde a joué un rôle dans mon parcours, mais ce sont les infirmières, les médecins et les professionnels de l’ICUO qui m’ont le plus marqué par leur professionnalisme et leur compassion indéfectibles. Je serai à jamais reconnaissant à toute l’équipe de l’ICUO qui a su garder le sourire et rester professionnelle chaque jour malgré les ravages de la COVID et d’autres événements indépendants de sa volonté.

Que Dieu les bénisse tous.

Je ne suis pas le premier à le dire, nous avons beaucoup de chance d’avoir un établissement de calibre mondial si près de chez nous, et je peux dire que j’en ai fait l’expérience.

 

Cordialement,

Kevin Ryan

Pakenham (Ontario)